Pélérinage A St Jacques De Compostelle
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Histoire de Saint Jacques et de l’Espagne
    L’histoire de St. Jacques est inséparable de celle de l’Espagne. Lorsque St. Jacques viendra en Hispanie, celle-ci fait partie de l’Empire romain. A la fin des Grandes Invasions, ce sont les Wisigoths qui s’installent en Hispanie. Il y aura très vite, comme en Afrique du nord, opposition entre Wisigoths ariens et Hispanos romains catholiques, ce qui facilitera l’invasion des Arabes et l’effondrement de l’Espagne wisigothique (début du VII° siècle), définitivement conquise après la défaite du roi wisigoth Rodrigue à Guadalete. Il ne reste alors aux Chrétiens qu’une étroite bande au nord de la péninsule échappant à la domination arabe, ce qui permettra la création du royaume des Asturies. La Reconquista sera très longue, s’étalera sur près de huit siècles avec des alternances de victoires et de défaites, et ne sera définitive qu’à la fin du XV° siècle.
    Elle commencera avec Charlemagne à qui St. Jacques montre en songe un chemin d’étoiles qui part de la mer de Frise traverse l’Allemagne et la France et va jusqu’en Galice. L’empereur se demande de quoi il s’agit et finalement St. Jacques lui apparaitra en songe pour lui expliquer la signification de ce chemin d’étoiles et lui demander d’aller délivrer son tombeau. « Je suis l’apôtre Jacques, [...] et dont le corps demeure ignoré en Galice, toujours honteusement soumise par les Sarrasins. C’est pour cela que je suis grandement étonné qu’il soit possible que tu n’aies pas libéré ma terre des Sarrasins, toi qui as conquis tant de villes et de nations si grandes.[...] Le chemin d’étoiles que tu as contemplé dans le ciel signifie que tu devras te mettre en route avec une grande armée, depuis ces terres jusqu’en Galice, afin de mettre sous le joug les perfides païens et de libérer mon chemin et mon pays [...]. Après toi, tous les peuples d’une mer à l’autre devront s’y diriger pour supplier le Seigneur de pardonner leurs péchés et pour chanter ses louanges, son pouvoir et les merveilles qu’Il a réalisées. Et ils y feront pélerinage de ton vivant jusqu’à la fin des siècles...». Charlemagne obéit, part avec son armée et libère toute la péninsule. Mais les Arabes avec Agolant contre-attaquent, repoussent victorieusement les Français et progressent jusqu’à Agen et Saintes. Nouvelles offensives et victoires de l’armée de Charlemagne qui libère à nouveau la péninsule. C’est lors de son retour vers sa capitale que se situe, en traversant les Pyrénées l’épisode de la Chanson de Roland, avec la mort héroïque de son neveu Roland et la trahison de Ganelon. Contrairement à ce que dit la Chanson , les ennemis de Roland n’étaient pas les Sarrasins mais les Vascons (ancêtres des Basques), alliés de ces derniers. Charlemagne retourne douloureusement vers sa capitale en s’arrêtant avec les corps de ses héros morts, dans les sanctuaires du midi de la France: Roland repose à Blaye, Olivier et d’autres à Belin. Il trouve la mort dans la paix, peu de temps après son arrivée à Aix-la-Chapelle, St. Jacques ayant arraché son âme à l’emprise des démons.
    Plus tard, le roi des Asturies Ramirez I° subit en 844 une défaite à Albelda. Il se repose la nuit suivante à Clavijo, avec son armée, mais St. Jacques lui apparaît en songe et lui demande de reprendre les armes en l’assurant de son aide. Il apparaît sur un cheval blanc éblouissant à la droite de Ramirez I° pendant toute la bataille et prête lui-même main forte à ses protégés - ce qui lui valut le surnom de Matamaure (le tueur de Maures) - et assit définitivement sa réputation et sa célébrité. Cette victoire libère les Chrétiens du tribut annuel de 100 vierges exigé par l’occupant arabe depuis plus d’un demi-siècle. Devant ces miracles, l’évangéliste devient un symbole, une image protectrice pour l’Espagne chrétienne, le symbole de la lutte contre les infidèles. Mais il faudra encore plusieurs sciècles, notamment la fin des rivalités entre les différents royaumes chrétiens, et surtout l’unité réalisée par les rois catholiques, Ferdinand et Isabelle, qui élimineront le dernier royaume maure avec la prise de Grenade en 1492. Durant cette longue période, le X° siècle verra une nouvelle offensive arabe dont le point culminant sera celle menée par Al-Mansûr (Le Victorieux), qui dans les vingt dernières années du siècle, après s’être octroyé les pleins pouvoirs, reconquiert toute la péninsule, y compris Compostelle, en 997. Car il ne s’est pas trompé, son véritable ennemi est St. Jacques qu’il nomme «l’anti-Mahomet»; il met à sac Compostelle, et, avant d’incendier la basilique, en fait démonter les cloches et les portes que des prisonniers chrétiens porteront jusqu’à Cordoue. Par un juste retour des choses, ces mêmes portes et cloches seront transportées à Tolède par des prisonniers musulmans en 1236 à la suite de la prise de Cordoue. A sa mort en 1002, son fils prend sa succession, mais très vite les rivalités reprennent, permettant au XI° siècle d’être à nouveau une période de reconquête, débutée par Sanche III le Grand, qui réunit la plupart des royaumes chrétiens. C’est à la fin de ce siècle qu'apparaît un certain Rodrigo Diaz de Vivar, le Cid , immortalisé par Corneille, et qui s’est rendu célèbre en défendant victorieusement le royaume de Valence. Dans la seconde moitié du XII°, les rois chrétiens feront appel aux ordres militaires étrangers : Templiers, Hospitaliers de St.Jean de Jérusalem. Ce n’est qu’au milieu du XIV° siècle que les Chrétiens seront à nouveau maîtres de la péninsule jusqu’à Gibraltar, à l’exception du royaume de Grenade qui ne sera libéré que 150 ans plus tard.

    St. Jacques était le fils de Zébédée et de Marie Salomé. Frère de St.Jean l’évangéliste, il fut l’un des premiers à répondre à l’appel du Christ. Il était présent sur la montagne de la Transfiguration. L’épithète majeur lui vient de sa plus grande ancienneté parmi les appelés du Christ. Après la Pentecôte, il lui aurait été demandé d’aller convertir les peuplades celtibères (la future Espagne), qui faisait à l’époque partie de l’empire romain et il aurait tenté sans succès de rassembler quelques disciples. Il n’en aurait réuni que ... deux. Devant cet échec, il préfère revenir en Palestine, où il obtient de nombreuses conversions, dont l’une des plus célèbres est celle du magicien Hermogène. Furieux de son succès grandissant, les Juifs le font arrêter et conduire devant Hérode Agrippa I° . Condamné à mort par décollation il guérit, sur le chemin du martyre, un paralytique, puis baptise celui qui avait demandé avec véhémence sa mise à mort, le scribe Josias - qui sera, de ce fait, martyrisé avec lui. Cela se passait entre 41 et 44 ap.J.C. Le corps du saint fut jeté hors des murs de Jérusalem et livré en pature aux rapaces, mais ses disciples parviennent à le recueillir. Le Translatio sancti Jacobi reste très mystérieux, allant selon les récits d’une barque qui aurait miraculeusement navigué jusqu’en Galice, où en sept jours elle aurait atteint le port d’Iria, jusqu’à un transport maritime bien classique, comme cela est représenté sur de nombreux vitraux dans différentes églises et cathédrales.
    Avec l’invasion arabe et les persécutions, le tombeau de St. Jacques avait été abandonné et, avec le temps, la mémoire collective avait fini par oublier son emplacement. Sous le règne d’ Alphonse II, dit le chaste, un ermite nommé Pélagius vivait près de l’église de San Félix de Lovio, non loin de la ville d’Iria Flavia (actuellement Padron). Il a la révélation par un ange de l’emplacement du tombeau et s’en confie à Théodomir, évèque du lieu. Celui-ci ayant eu, de son côté, une révélation similaire, les deux hommes partent à sa recherche guidés par une étoile mystérieuse. C’est alors que fut découvert, caché sous d’épaisses ronces recouvrant des arches de marbre, l’antique tombeau de l’apôtre Jacques. Le champ où git le tombeau prend le nom de Campo stellae qui deviendra ensuite Compostelle. Dans la tombe reposent trois sarcophages. Pour les deux hommes aucun doute, il s’agit de St. Jacques et de ses deux compagnons Athenase et Théodore. La nouvelle fit grand bruit au royaume des Asturies et de Galice: le roi Alphonse II fait édifier aussitôt une église, la dévotion prend très vite de l’ampleur et les foules se rendent en pélerinage pour rendre hommage à l’apôtre du Christ. Il est désigné en 834, par le roi Alphonse II, comme patronus et dominus totius Hispaniae . C’est à cette époque que commenceront les pèlerinages.