Pélérinage A St Jacques De Compostelle
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Histoire de ma route
    Itinéraire à bicyclette.

    Le départ d’Arles à été rendu très pénible à cause du temps (pluies diluviennes) de la méconnaissance du point de départ exact (St.Trophime ou St.Honorat) et du manque total de personne compétente pour vous aider utilement sur place.

    Le départ réel sera donc de Saint Gilles , le 3 Septembre, première étape pédestre de ce chemin, qui était haut lieu de pèlerinage depuis la mort de St.Gilles en 720. Ce sera longtemps le 4° lieu saint, après Jérusalem, Rome et St. Jacques de Compostelle. Gilles était grec, né à Athènes vers 640; tout jeune, déjà ses seules prières guérissent, apaisent les tempêtes, ce qui le conduit à Arles où l'évêque Césaire l’ordonne prêtre. Il cherche à fuir les foules attirées par sa renommée et s’établit en ermite, dans les Gorges du Verdon. Là, il est nourri par une biche de son lait. Pourchassée un jour par les hommes du roi Wamba, la biche se réfugie auprès de son protecteur et la flèche qui lui était destinée blesse Gilles. Pour se faire pardonner, Wamba fait construire une abbaye de l’Ordre de St. Benoît et dont Gilles sera l’abbé. La basilique construite au XII° siècle, puis reconstruite au XIX° siècle, a beaucoup souffert des guerres de religion et abrite le tombeau de St. Gilles. La crypte abrite également le tombeau de Pierre de Castelneau, légat envoyé par le pape auprès de Raymond VI, Comte de Toulouse, pour le menacer d’excommunication s’il n’extirpait pas l’hérésie cathare. Le Comte, furieux, le menace et le fait assassiner le 14 janvier 1208, alors que son carrosse sur le chemin du retour, attendait pour traverser le Rhône à St. Gilles. Cela déclenchera la croisade albigeoise et Raymond VI devra venir à St. Gilles un an et demi plus tard pour demander son pardon, à la manière dont Henri II dit le Plantagenet avait eu à le faire quelques dizaines d’années auparavant, après avoir fait assassiner Thomas Beckett dans la cathédrale de Canterbury - à savoir en venant jusqu’à Saint Gilles en pélerinage, torse nu et en se faisant durement fustiger pendant la traversée de l’église.

    J’attends que la pluie veuille bien se calmer pour pouvoir démarrer. Ce qui ne sera possible qu’en début d’après midi

    Description des étapes et kilométrages parcourus     Jour : 3
    Etape: Gallargues le Montueux
    Km: 33

    Un hôpital pour les jacquets existe encore, preuve de l’authenticité du parcours mais plus dans sa fonction, bien sûr. Un gîte y est offert par la municipalité : salle des fêtes avec toilettes, eau chaude, douche et cuisine, mais aucun couchage. Par contre l’accueil y est très sympathique. J’aurai la chance d’avoir une superbe messe en fin d’après-midi et je reçois la bénédiction personnelle du célébrant qui me charge de remettre à St.Jacques les intentions de sa paroisse.

    Jour : 4
    Etape: Aniane
    
Km: 82

    La traversée de Montpellier étant vivement décommandée aux cyclistes je choisis de contourner cette ville, ce qui ne m’empêche pas de passer un long moment au milieu d’une circulation dense et pénible. Etape très sympathique à Aniane au Centre Henri Laborde, dans une propriété équipée et utilisée pour des formations diverses. Proche des gorges de l’Hérault et du splendide village de St.-Guilhem-le-Désert, je me rends à ce haut lieu du Chemin de St. Jacques en fin d’après-midi. Né en 750 dans une famille mérovingienne, celui qui sera saint Guilhem était petit-fils de Charles Martel et cousin de Charlemagne. Il fut Comte de Toulouse puis duc d’Aquitaine. Célèbre par ses combats, notamment contre les Vascons, responsables de la mort de Roland, qu’il soumit, et les Sarrasins auxquels il reprit Barcelone en 803. Son ami d’enfance Witiza, mieux connu sous le nom de Benoît d’Aniane le convertit en 806. Il fonde le monastère qui se trouve dans ce village, où il mourut en 812. Enterré dans le cloître, son corps attira la dévotion des pèlerins. On le placa alors dans un beau sarcophage en marbre blanc richement sculpté. Mis en morceau par les protestants il sera reconstitué en 1985 . Il ne reste du cloître qu’une partie, celui-ci ayant été vendu sous la Révolution comme carrière de pierres et qui sera exploitée. Un magistrat eut le bon goût d’acheter à lui seul 148 sculptures pour sa villa d’Aniane, mais en 1905 son héritier les vendit à des Américains, et elles se trouvent maintenant au Cloisters Museum de New York. Village splendide, d’une très grande richesse architecturale, malgré les innombrables destructions des raids protestants, qui détruisirent notamment tous les manuscrits que contenait la bibliothèque de l’abbaye. Il est classé parmi les plus beaux villages de France. Il y avait en ce samedi soir foule à la fois de visiteurs et de peintres présentant leurs oeuvres. Benoît d’Aniane, de son vrai nom Witizia, avait été élevé à la Cour de Pépin le Bref. A la bataille de Pavie, il échappe avec son frère à la noyade et, pour remercier Dieu, entre à l’abbaye bourguignonne de Saint-Seine. Il étudie les grandes règles et adopte celle de St.Benoît, qu’il choisit comme nom de baptème. Il retourne sur les terres familiales et fonde à Aniane un monastère bénédictin qui devient le plus prestigieux de l’empire carolingien. Il participe à la lutte contre l’hérésie adoptianiste [Jésus-Christ n’était qu’un homme adopté par Dieu] et à la demande de Louis le pieux, visite et modifie la règle de nombreux monastères en donnant plus d’importance à la lithurgie, au détriment des travaux manuels. A partir de St.Guilhem du désert, les Jacquets rejoignaient Toulouse soit par Lodève, chemin actuel, soit vers le sud par Pézenas , Béziers et Narbonne.

    Jour : 5
    Etape: Lodève
    
Km: 39

    Messe du dimanche en fin de matinée dans le village de St.-Jean de Fos proche de St. Guillaume le Désert, ce qui fait qu’en ajoutant le relief qui commence à être tourmenté, l’étape sera courte. Lodève, comme Adam, serait tirée de la boue. Le nom de l’antique Luteva viendrait de lutum, cette argile à pétrir dont on faisait la poterie de cuisine. Néron y établit une colonie en 45 ap.J.-C. Un évéché nait au V° siècle. Combats contre les Cathares, puis les Huguenots, la paix sera longue à revenir. En 1653 naissait un lodévois prénommé Hercule, qui allait devenir le cardinal de Fleury, précepteur et premier ministre de Louis XV. Il donne aux tisserands de sa ville qui tissaient la laine des moutons du Larzac, le privilège de fournir le tissu aux armées du royaume. Ce qui ruina Lodève fut l’accord de libre échange avec la Grande-Bretagne, en 1860 ; le drap anglais étant plus compétitif, la dernière manufacture ferma ses portes en 1960. Ce qui sauva l’économie de Lodève fut la découverte à ses portes de mines d’uranium ... Saint-Fulcran à qui la cathédrale est dédiée, vécut au X° siècle et a la réputation d’avoir été un saint musclé. Il s’attribua le titre de comte de Montbrun, frappa monnaie à son nom et possédait à sa mort, en l’an de grâce 1006, quantité de châteaux, terres et églises, qu’il légua au diocèse. En 1573 les protestants mirent en morceaux son corps resté intact. Rien n’est vraiment prévu comme accueil à Lodève où j’arrive sous la pluie. Je vais dans un «B & B» moyen et pas très bon marché.

    Jour : 6
    Etape: St. Gervais sur Mare
    
Km: 39

    Temps toujours gris et pluvieux pour quitter Lodève. Très vite commence une dure et longue montée pendant 8 à 10 km au cours de laquelle je rencontre un brave homme de 60-70 ans qui vivait en ermite dans la montagne. Nous bavardons un moment, il me donne son nom et me demande de prier pour lui à Compostelle. C’est au cours de cette étape que j’aurai un incident mineur mais qui aurait pu me valoir un bon gadin. Il me montrera une fois de plus que le pèlerin qui va vers St.-Jacques n’est jamais seul, que messire St.-Jacques ou un ange gardien spécialement affecté à cette fonction, l’accompagne et le protège. En bas d’une descente où je laissais mon vélo rouler à son rythme, deux tournants assez raides, à droite puis à gauche avant un pont, avec sur la droite une ou deux fermes, à gauche en contrebas des jardins potagers. La chaussée n’était pas un billard et, pour une raison que je ne comprendrai que partiellement un peu plus tard, ma remorque perd une roue et de ce fait bascule sur le côté. Ma vitesse passe donc en 1 ou 2 secondes de 50 km/h à 0, la stabilité du vélo heureusement maintenue par le contrepoids que représentait la remorque. L’espace d’un éclair, je me vois effectuant une plongée tête la première vers le parapet du pont, mais non. Alors que j’étais depuis le matin sur une route pratiquement déserte à l’instant même une bicyclette arrivant en sens inverse s’arrête, le randonneur (un allemand) est rassuré que l’incident n’ait aucune conséquence, m’aide à retrouver ma roue qui était partie, au sens propre, dans les choux, dans la plantation de choux du potager, en contrebas de la route. Il m’aide à tout remonter et nous repartons chacun de notre côté. Accueil remarquable de chaleur et de gentillesse à la mairie qui met à la disposition des pèlerins un superbe gîte pour un prix très modique, gîte également accessible aux non-pèlerins. Après m’être installé, je retourne dans le centre du village et, passant devant la mairie, j’y entre pour demander un renseignement et remercier la personne qui m’a accueilli. Elle me répond, assez surprise, qu’elle reçoit beaucoup plus de réclamations que de remerciements. Ecoeurant !

    Jour : 7
    Etape: Salvetat s/Agout
    
Km: 48

    En route vers Murat sur Vèbre, le paysage va bientôt changer. Finies les forêts de châtaigniers, nous voiçi dans le Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, forêts de sapins, toits en ardoise. La Salvetat, dont le nom languedocien annonce clairement une ancienne «sauveté» née à l’ombre de l’église, est un village fortifié occupant l’emplacement d’un opidum. Il conserve des portes fortifiées, un donjon et de belles façades médiévales. L’Office du tourisme met à la disposition des pèlerins un gîte typique installé dans une maison ancienne à côté de l’église Saint Etienne enfermée entre les maisons et les ruelles escarpées. C’est le seul endroit où je rencontrerai des pèlerins, un Anglais et une dame venant d’Avignon. Un mécanicien améliore un réglage sur les roues de ma remorque pour éviter qu’une nouvelle mésaventure similaire ne se reproduise.

    Jour : 8
    Etape: Castres
    
Km: 69

    Route de forêt splendide et très facile après les dures étapes précédentes. Longue promenade dans la fraîcheur du matin le long du lac de Raviège, à travers une superbe forêt. D’Anglès à Castres, une immense descente en pente douce où je croise beaucoup de cyclistes qui eux, peinent pour la monter. Traversant Castres à l’heure du déjeuner je tente ma chance de téléphoner à l’antenne locale des amis de St.Jacques Non seulement il y a quelqu’un, mais il a la gentillesse de me fixer un rendez-vous pour bavarder avec moi et m’apporter le credential qui me faisait défaut depuis le départ. Rendez-vous devant l’église St.-Jean qui elle, à l’inverse de la plupart des églises du chemin, était fermée. Avec le credential, cette personne me remet quelques renseignements pratiques et adresses pour l’accueil, toujours utiles. Mon beau-frère Jacques m’avait donné rendez-vous chez sa fille Véronique à Puech, à peu de kilomètres, mais, pour y accéder, il y a une montée terrible, à effectuer sous un soleil torride. J’arrive en nage mais heureux.

    Jour : 9
    Etape: Journée à Graulhet chez Jacques
    Km: 0

    Journée à Graulhet chez Jacques

    Jour : 10
    Etape: Pibrac
    
Km: 104

    Jacques me reconduit tôt le matin sur le chemin de St. Jacques (ou presque). Reprise de la route à Auvezines, entre Revel et Avignonet. C’est dans ce village, haut lieu de l’histoire de la répression contre les Cathares, qu’en mai 1242 Pierre de Mirepoix, chef de la garnison de Montségur, avec cinquante hommes réussit à tailler en pièces pendant leur sommeil tous les membres d’un tribunal d’inquisition, les deux frères inquisiteurs et les onze membres du tribunal. Dans tout le Languedoc, ce fut une explosion de joie et le Comte de Toulouse Raymond VII put croire sa puissance retrouvée. Mais le roi de France Louis IX (qui deviendra St. Louis) oblige Raymond VII à aller demander pardon au pape et une armée de 10 000 hommes met le siège devant Montségur. Ce siège se terminera par la rédition définitive des Cathares et le gigantesque bûcher qui mit un terme final à l’hérésie. Sur le piton où se dressait le château se trouve une superbe église du XV° avec son clocher octogonal. Je m’y arrête : non seulement l’église est ouverte, mais elle est parfaitement entretenue et, d’après les annonces affichées, est largement utilisée. Un fond sonore très doux se marie très bien avec le recueillement du lieu. Arrivé devant la chapelle dédiée à ND des Miracles, commence un superbe Salve Regina : Marie m’offre, pour me remercier de ma visite, ce cantique que je lui chante si souvent pendant cette route et que j’affectionne beaucoup. Comme je ne savais pas comment aborder le contournement de Toulouse - la traversée de cette ville à bicyclette m’affolant - une jeune femme habitant Avignonet me conseille au contraire de traverser Toulouse, le chemin de halage du canal du midi ayant été transformé en piste cyclable et allant jusqu’au coeur de Toulouse. Cette partie de la route sera paradisiaque : la douceur du temps, le calme, l’absence de circulation, l’ombre des platanes qui bordent le canal. Parfait jusqu’à la gare Matabiau, donc en plein centre de Toulouse. Mais après ce sera l’horreur. La sortie de Toulouse sera cauchemardesque, rien n’étant prévu ni pour les piétons ni pour les bicyclettes. Après 3 heures de détours et de retours j’arrive enfin à quitter cette ruche où seule la voiture a droit de cité, et à arriver tardivement à Pibrac. Dommage, car Toulouse est très riche pour le pèlerin, mais la voiture a tout englouti. Pibrac, que je voulais connaître n’offre au pèlerin qu’une hôtellerie locale, pas très riche, mais je n’ai pas le choix. Le souvenir de Sainte Germaine de Pibrac est très bien entretenu. Simone Cousin naquit à Pibrac en 1579; tôt orpheline de mère, elle était mal aimée de sa marâtre et elle fut reléguée à la métairie où elle gardait les moutons. A vingt deux ans, en 1601, on la trouve morte sous la soupente et on l’enterre sous le pavé de l’église. Des fossoyeurs rouvrant cette tombe anonyme quarante-trois ans plus tard trouvent son corps intact. Des vieux reconnurent aussitôt la «dévote Germaine» et on la met dans un cercueil à la sacristie. Dévotions et miracles commencèrent. La Révolution essaiera de détruire son corps avec de la chaux vive, mais en partie seulement. Elle sera canonisée en 1867 et elle est la patronne de la jeunesse agricole féminine.

    Jour : 11
    Etape: Auch
    
Km: 70

    Première étape à l’Isle-Jourdain, ainsi nommée car le fils du seigneur du lieu, Raymond de l’Isle, parti à la croisade en 1099 avec Raymond IV de Toulouse, fit baptiser son fils dans les eaux du Jourdain, dont il reçoit le nom. Autre illustre natif de cette ville, Bertrand, devenu Saint Bertrand de Comminges (1050-1125), chevalier guerroyant contre les Maures en Espagne, puis prélat aux multiples miracles. Commence bientôt cette dure traversée du Gers, campagne sans cesse vallonnée où on a l’impression que cela monte toujours mais ne descend jamais. Avant l’arrivée à Auch, montée sur le piton où se trouve le village de Montégut où je m’effondre littéralement dans l’église. En nage, je trouve enfin un peu de fraîcheur et d’eau fraîche. Arrivé à Auch, je recherche tout d’abord la cathédrale, ce qui oblige encore et toujours à monter. Superbe navire en gothique flamboyant, la cathédrale se trouve dans les vieux quartiers d’Auch, très pittoresques. Mais il faut trouver un gîte pour le soir. L’Office du tourisme n’a rien de prévu. Je loge chez un particulier qui m’a été indiqué à Castres, comme recevant les pèlerins. C’est un couple âgé dont le mari est magistrat à la retraite. Ils ont eu cinq enfants et logent dans une superbe maison du centre d’Auch, proche de la cathédrale. Ils m’indiquent le nom et le téléphone de quelqu’un qui pourrait m’accueillir le soir suivant.

    Jour : 12
    Etape: St Justin
    
Km: 57

    Suite de la traversée du Gers et de ses charmes. Marciac, superbe bastide avec son église du XIV° surmontée d’un clocher octogonal le plus haut du Gers, partiellement détruite à la fin du XVI° par les protestants puis restaurée à la fin du siècle dernier. Remarquablement entretenue et ouverte toute la journée, il n’y est plus célébré aucun office religieux faute de prêtres ; grande misère du Gers où des cantons entiers n’ont plus un seul prêtre. Je loge en rase campagne dans un minuscule mais très pittoresque village, chez un agriculteur, Marcel, à qui j’avais téléphoné la veille depuis Auch. Accueil très chaleureux, visite de la ferme. Il est veuf et me raconte qu’un soir alors que sa femme se mourrait d’un cancer, il décide d’aller demander sa guérison à Lourdes, et part à pied en pleine nuit à travers champs, avec un équipement rudimentaire pour faire les 50 km qui le séparaient de la Grotte. Heureusement qu’il avait un bâton m’a-t-il dit, sinon il ne serait pas arrivé au bout. Soirée sympathique.

    Jour : 13
    Etape: Lescar
Km: 68

    Dernière étape sur le chemin d’Arles, puisque j’ai choisi de quitter ici le chemin aragonais et de rejoindre le chemin navarrais, d’abord pour pouvoir laisser bicyclette et remorque avant les Pyrénées, d’autre part les gîtes pour la traversée des Pyrénées par le Somport sont assez hypothétiques. Arrêt à Morlaàs - ça y est, la traversée du Gers est terminée, je suis au Béarn - dernière étape cycliste avant Lescar, où la visite de l’église Ste. Foy s’impose. Construite à la fin du XI°, donc en pur roman, elle a beaucoup souffert dans son histoire, d’abord d’un incendie, puis par les protestants, enfin par la Révolution. A la suite du chaos engendré par la présence des Normands dans cette région, les vicomtes du Béarn établiront leur capitale à Morlaàs jusqu’au XIII° siècle. Devant faire face à l’Aquitaine aux mains des Anglais, la capitale est transférée à Orthez où Gaston Phébus tient une cour fastueuse et commence à fortifier Pau, ainsi nommée car jusqu’au XIII° siècle, la ville ne sera qu’un fort entouré d’une palissade, le pieu se disant û pàu en béarnais. Lescar n’est pas loin et y arriver avec le superbe soleil qui m’accompagnait est un plaisir, malgré la nécessité de rouler sur un axe à grande circulation, mais, à la différence de Toulouse, une piste cyclable a été prévue. Déjà habité du temps de la conquête romaine, le Béarn avait comme ville principale Beneharnum. En 853, les Normands, installés à Bayonne, rasent Beneharnum qui renaîtra de ses cendres au début du 2° millénaire sous la forme de Lescar, qui sera évêché jusqu’à la Révolution. Construite au XII° siècle, l’actuelle cathédrale est célèbre pour ses mosaïques, en particulier celle représentant l’archer à la jambe de bois, qui est en fait son fondateur, l'évêque Guy de Lons, fait prisonnier et mutilé par les Maures en Espagne où il participait à la reconquête. Libéré contre rançon, il retrouvera le Béarn avec une jambe de bois, appareillée selon la technique des chirurgiens arabes. Ses restes seront dispersés par les protestants, mais ils ne s’attaqueront pas à sa pierre tombale, scellée, toujours là.. Infiniment plus pittoresque que Pau, Lescar accueille le pèlerin avec chaleur et extrême gentillesse. Gîte très correct, complet et bien équipé, mis à la disposition des pèlerins par l’Office du Tourisme. Tour de la vieille ville lovée autour de sa cathédrale, je suis seul au gîte, qui, d’après le livre d’or qui s’y trouve ne voit que peu de visiteurs.

    Jour : 14
    Etape:
    Km: 0

    Journée de halte à Lescar pour connaître un peu cette bonne ville de Pau et envoyer quelques cartes. Il y pleut toute la journée.Visite du célèbre château.

    Jour : 15
    Etape: Navarrenx
    
Km: 42

    La distance entre les deux chemins est à ce niveau très faible. Je quitte donc définitivement la Via Tolosana, et rejoins la Via Podiensis déposer ma bicyclette avec tout le matériel et les vêtements dont je n’aurai plus besoin. Merveilleux accueil par le curé de ce village, justement célèbre pour la chaleur de son accueil à la fois sur les plans matériel et spirituel. Il gardera mon vélo et tout le matériel dont je n’ai plus besoin. J’aurai ma seconde messe du soir à l’étape, la seule depuis Gallargues.